Nous sommes partis pour la randonnée annuelle
dans le Berry, sur le sentier des maîtres sonneurs, pour 2 jours et quelque
Après une nuit sous la tente, en ce premier jour,
il est à peine 8 h du matin à Saint-Saturnin, petit village paisible du Berry,
lorsque nous nous élançons sur le sentier des Maîtres Sonneurs. Déjà, la
chaleur se fait sentir, lourde promesse d’un après-midi brûlant. Le sentier
s’enfonce d’abord dans les collines vallonnées, entre champs de céréales dorés et
haies vives bruissantes d’oiseaux. Très vite, j’aperçois quelques clochers à
l’horizon, ceux de Préveranges ou de Vesdun peut-être. Les noms sonnent comme
dans le roman de George Sand, Les Maîtres Sonneurs, auquel ce sentier rend hommage. Vers
la fin de matinée, nous parvenons à Châteaumeillant, charmante bourgade aux
maisons en pierre, célèbre pour son vin. Nous sommes accueillis par un
viticulteur, qui nous fait déguster vins blanc, rouge et rosé, en quantité
modérée. Après le repas, le retour, lui, sera plus éprouvant. Le thermomètre
dépasse largement les
Pour notre deuxième journée, nous quittons Saint-Priest-la-Marche en début de matinée, alors que les nuages bas s'accrochent encore aux cimes des haies et des bois. Une bruine fine caresse nos visages, donnant à la campagne berrichonne une ambiance feutrée, presque mystérieuse. Le sentier des Maîtres Sonneurs s'ouvre devant nous, ondulant doucement entre prés, chemins creux et bosquets. Les premiers kilomètres se font dans un silence paisible, rythmé par le froissement léger de la pluie sur les feuillages et le crissement de nos pas sur les graviers humides. Chaque tournant du sentier semble sortir d’un roman champêtre, et l’on comprend pourquoi George Sand s’est inspirée de ces paysages pour écrire "Les Maîtres Sonneurs". À mi-chemin, après une montée douce à travers une châtaigneraie détrempée, nous atteignons les abords de Préveranges. Les pierres grises des maisons brillent sous l’eau, et le village semble suspendu dans le temps. Après une pause, où l’on partage café chaud et tartines à l’abri des gouttes, nous atteignons Préveranges. Le retour s’effectue sous un ciel plus lumineux : quelques rayons de soleil percent enfin les nuages, une dernière côte, une descente dans un sous-bois moussu, et Saint-Priest-la-Marche réapparaît au détour du chemin, son clocher émergeant des frondaisons. Il est alors 13 h 30, quand se termine cette randonnée, pour prendre un repas bien mérité.
Après le repas, nous avons eu le privilège d’assister à un concert pour le moins inhabituel mais profondément envoûtant : quatre cornemuses résonnant à l’unisson dans la petite église romane de Saint-Priest-la-Marche. Dès les premières notes, l’ambiance s’est imprégnée d’une intensité rare, comme si les pierres elles-mêmes vibraient au souffle puissant de ces instruments ancestraux. Les musiciens ont su nous transporter dans un univers à la fois mystique et festif. La cornemuse, souvent associée aux plaines d’Écosse ou aux terres celtiques, prenait ici un accent berrichon inattendu mais saisissant. Les morceaux joués, tantôt lents et solennels, tantôt rythmés et entraînants, faisaient écho aux traditions locales et aux danses d’antan.
Nous avons vécu un moment suspendu, entre passé et présent, enraciné dans la terre du Berry.
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