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jeudi 29 août 2024

La Voie du Piémont GR 78

 

  Une nouvelle aventure se dessine, après plusieurs hypothèses, nous irons parcourir une autre voie vers St-Jacques-de-Compostelle, la voie du Piémont ou GR 78. Ce sera accompagné de Fabienne que nous partirons de Pamiers pour rejoindre St-Jean-Pied-de-Port. Lorsque nous aurons réalisé ce périple, nous aurons réalisé la jonction de la Méditerranée à l’Atlantique, car en mai 2022 nous avions parcouru le sentier des châteaux cathares, en partant de Port-la-Nouvelle pour rejoindre Foix, et en juin 2023 de Bayonne à St-Jean-Pied-de-Port par le GR 10. Ce sera donc au total environ 1000 km parcourus entre la mer et l’océan, pour un dénivelé positif qui approche les 30.000 m. La voie du Piémont pyrénéen, le plus méridional des chemins français menant à Saint-Jacques-de-Compostelle, relie la Méditerranée à l’Atlantique et propulse dans le Piémont pyrénéen à traverser d’est en ouest. Elle ondule en balcon au pied des Pyrénées, à travers une alternance de paysages ruraux et sauvages. Nous n’en effectuerons qu’une partie, soit environ 450 km sur les 600 km que représente l’intégralité du chemin. La voie du Piémont Pyrénéen, également connue sous le nom de GR78, est un chemin de pèlerinage moins fréquenté et donc plus intimiste comparé à d’autres itinéraires vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Le chemin dans son intégralité relie Montpellier à Saint-Jean-Pied-de-Port en passant par des paysages variés et souvent sereins, ce qui favorise la réflexion et l’introspection. Parmi les sections les plus intimistes, on peut citer les étapes entre Saint-Bertrand-de-Comminges et Lourdes, ainsi que celles entre Lourdes et Oloron-Sainte-Marie. Ces segments traversent des villages pittoresques et des paysages naturels préservés, offrant une expérience paisible et authentique.

   Nous aurons l'occasion de débuter à quelques encablures de la ville de Foix et de sa célèbre marchande de foie, avant que le Parc naturel des Pyrénées ariégeoises ne nous ouvre les bras. Ce milieu naturel exceptionnel héberge des espèces endémiques fascinantes. La flore n'est également pas en reste avec la gentiane ou encore l'ancolie, plante à fleur qui donna son nom au fameux passage de l'ancolie sur la face de Bellevarde en Isère. Après une halte à Saint-Lizier puis au Col de Portet-d'Aspet et ses fontaines en pagaille, nous entrerons ensuite dans la région des Comminges. À 110 kilomètres au sud de Toulouse, le site majestueux de Saint-Bertrand-de-Comminges se découvre au détour d'un virage. Ancienne cité romaine fondée au 1er siècle avant J-C, le site est un haut lieu d'art, riche de 2 000 ans d'histoire. Voici un chef-d'œuvre du patrimoine haut-garonnais à découvrir absolument !

   Puis, le relief tourmenté annonce les Hautes-Pyrénées et l'humidité atlantique ambiante entraîne une profusion végétale. Des sources thermales de Bagnères-de-Bigorre à la grotte de Lourdes, nous voici au pays de l'eau. Ah ! Cette fameuse eau de Lourdes provenant d'une source dégagée par Bernadette Soubirous et dont les pèlerins s'abreuvent, car réputée miraculeuse. Impossible de vous tromper, vous êtes cette fois-ci à la croisée des Chemins de Saint-Jacques autour desquels s'enracinent histoire et culture catholiques.

   Tandis que nous continuerons notre progression vers l'ouest, les champs de maïs s'étireront à l'infini et la petite vallée de Josbaig nous amènera jusqu'à l'Hôpital Saint-Blaise, autre lieu historique de cet itinéraire. Au fil des collines tapissées de landes à fougères, nous entrerons en Pays basque. Passé Mauléon, la montée est rude vers le pic d'Elaudy, mais la beauté du spectacle fera largement oublier le dénivelé. Souvent, des nappes de brume prendront probablement le paysage en écharpe d'où surgissent les cimes Pyrénéennes. Une merveille ! Puis, ce sera le temps de rejoindre notre point d'arrivée Saint-Jean-Pied-de-Port, tremplin vers le Camino de Santiago espagnol.

   Caractère, authenticité, sérénité, intimité… Voici le chemin de la voie du Piémont, que nous avons parcouru de Pamiers à Saint-Jean-Pied-de-Port, soit 463 km et 10 400 m de dénivelé positif.

   C’est aussi la satisfaction, après cette randonnée, d’avoir relié la Méditerranée à l’Atlantique, en 3 périples. Le sentier des châteaux Cathare qui a permis de faire la partie Est en avril 2022, et le GR 10 pour la partie Ouest en juin 2023, le parcours de la voie du Piémont a permis de relier les 2 précédents périples.

   Méconnue et peu ou mal traitée dans la foule d'ouvrages d'histoire et de témoignages consacrés aux mythiques Chemins de Compostelle, cette voie témoigne pourtant d'une circulation reliant l'Italie à l'Espagne, Saint-Jacques-de-Compostelle et Rome. Souvent présentée comme une alternative ou une option secondaire de l'itinéraire d'Arles, elle est en réalité un itinéraire à part entière, d'Est en Ouest. Elle s’oriente au sud, et se fait alors « chemin du Piémont pyrénéen ». Il ondule au pied des Pyrénées sans jamais monter en haute altitude. Le sentier serpente entre bois et prairies, sur des terres d’élevage arrosées par les gaves ; il flirte avec les premiers sommets de la chaîne des Pyrénées. Il s’enfonce même dans quelques-unes de ses vallées à la découverte de paysages et de cultures authentiques. Des plaines du Lauragais aux collines verdoyantes du Pays basque, nous traverserons de nombreux villages aux passés millénaires. Fidèle à sa dimension religieuse, l’itinéraire dévoile des monuments et lieux de culte emblématiques. Puis ce sont les abbayes et les églises centenaires qui ponctuent notre route jusqu’à Lourdes. Le sanctuaire et la grotte de cette dernière sont réputés dans le monde entier. Sa source d’eau, réputée miraculeuse, attire des milliers de croyants chaque année. La dévotion populaire pour la Vierge de Lourdes et l’émouvante procession des malades. Enfin, dans les provinces basques, c’est le chemin de Compostelle qui nous guide jusqu’à l’arrivée. Tout au long du parcours, nous avons traversé des espaces naturels protégés. Ces sites préservés proposent une étonnante et intéressante variété de paysages. Véritables habitats naturels, ils abritent de nombreuses espèces animales et végétales, souvent endémiques.

   Nous partirons en train vers Pamiers, nous marcherons donc 18 jours complets et un apéritif dès notre arrivée à Pamiers où nous effectuerons une petite dizaine de kilomètres. Avant de partir, toujours le même scénario : quels vêtements emporter, fera-t-il froid, fera-t-il chaud, aurons-nous de la pluie. Ça, c’est l’inconnue, et comme nous serons en itinérance, il nous faut prévoir tous les aléas climatiques, tout en prenant garde de ne pas trop charger le sac à dos. Je ne souhaite pas dépasser 10 kg, et sur notre parcours, nous aurons plusieurs étapes où il n’y a aucun commerce, et certains gîtes ne proposent pas le repas. Il me faut donc emporter quelques repas lyophilisés, ce qui au départ ajoutera à mon sac à dos environ 1,5 kg. Sachant que nous devons également emporter un peu plus de barres de céréales, car nous serons confrontés à un manque de commerces sur notre parcours. Pour rester raisonnable en poids, nous devrons donc limiter les changes vestimentaires, ce qui nous obligera à faire la lessive un peu plus souvent. Mon sac au départ est plutôt proche de 11 kg. Les premiers jours, sous un soleil de plomb, nous enchaînons deux grandes étapes, c’est-à-dire de plus de 30 km, ce n’est pas un GR de tout repos cette voie du Piémont. À noter dans les difficultés de ce GR, depuis notre départ de Pamiers, il n’y a pas de bar/café dans les villages traversés durant les étapes, pour faire une pause, prendre un café… voire manger un petit morceau, après de belles montées dans les bois et des passages délicats. Côté météo, sur notre séjour de randonnée, nous aurons eu environ un peu plus de la moitié des jours où nous avons dû marcher sous la pluie ou dans le brouillard, et seulement 7 ou 8 jours de vrai soleil. Trop souvent, la pluie s’est invitée au programme. Des passages très boueux font obstacles, nous ne pouvons les éviter et les chaussures prennent une toute autre allure. Normalement nous aurions dû avoir de très belles vues sur la chaîne des Pyrénées sur tout notre parcours, dommage. C’est incroyable l’effet qu’apporte le soleil en randonnée. On oublie les douleurs et difficultés de la veille, les paysages se métamorphosent, ça donne vraiment envie de poursuivre. Les forêts sont très belles avec toujours des ruisseaux qui coulent généreusement et des fougères magnifiques. À défaut de voir les montagnes, nous nous régalons avec des petits passages dans des drailles couvertes d’arbres et de haies.

   Nous aurons des lieux particuliers, comme le Mas d’Azil, c’est sa grotte avec la route qui passe à l’intérieur. La grotte est une immense cavité creusée par l’Azize, affluent de la Garonne. Nous traverserons celle-ci en suivant notre chemin en direction de St-Lizier. Avant d’atteindre le village de Portet-d’Aspet.

   Ça monte ! ! ! Ça monte ! ! ! Les sacs pèsent sur les épaules. Cela fait 5 jours que nous marchons. La mise en jambe est faite et les douleurs s’estompent. Moment fort quand nous franchissons le col de Portet-d’Aspet à 1069 m. Le col de Portet-d’Aspet est tristement célèbre des amateurs du Tour de France cycliste. En 1995, c’est l’Italien Fabio Casartelli qui chute et se tue dans la descente de ce col. Puis ce sera l’arrivée à Lourdes, changement d’ambiance, la dévotion populaire pour la Vierge. Comment oublier le site de Bétharram, et sur la colline la longue suite de blanches chapelles. Et une arrivée toujours émotionnelle à Saint-Jean-Pied-de-Port, car c’est la fin du périple.

 

   Il y a aussi les personnes rencontrées à l’arrivée à Portet-d’Aspet, chez Michèle. Michèle, notre hospitalière, est géniale, c’est une mère pour les randonneurs. Tout est parfait et même très attentionné pour nos étapes à venir et pour savoir si nos choix sont bons entre haltes, ravitaillements, longueurs d’étapes, et pour finir, apéro entre tous les pèlerins avant d’aller manger au restaurant « Chez Jo ». À Moumour, à l’épicerie du village, c’est Marie-Pierre, l’épicière, venant à notre rencontre pour nous proposer très gentiment de venir boire gracieusement un café ou un thé… À Saint-Bertrand-de-Comminges, c’est Marie qui nous accueille dans un gîte exceptionnel, où tout est dans la démesure pour recevoir le randonneur et ses besoins alimentaires. À l’Hôpital Saint-Blaise, c’est Antoine qui vient nous proposer les plats pour le menu du soir. À Lourdes, idéalement placé face au sanctuaire, l'accueil Jacquaire est un lieu spécifique pour les pèlerins sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle : c'est la référence de l'Esprit du Chemin, grâce à toute l'attention de Jean-Louis.

 

   En conclusion, la voie du Piémont pyrénéen est une magnifique alternative pour les pèlerins qui souhaitent se rendre à Saint-Jacques-de-Compostelle tout en évitant les itinéraires plus fréquentés.

   Des paysages variés : Nous traversons des paysages diversifiés, allant des plaines aux montagnes, en passant par des villages pittoresques et des sites historiques.

   Patrimoine culturel : le chemin est jalonné de nombreux édifices romans, églises et abbayes, comme à l’Hôpital Saint-Blaise.

   Sérénité et introspection : moins fréquenté que d’autres voies, il offre une atmosphère propice à la réflexion et à l’introspection.








































































































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